mercredi 25 mars 2015

Sindika Dokolo : « Nous, Africains, allons intégrer le monde de l’art sans baisser notre pantalon »

Sindika Dokolo.

Sindika Dokolo est né en 1972 à Kinshasa, d'une mère d'origine danoise et d'un père congolais self-made man qui ouvrit en 1970 la Banque de Kinshasa (première banque créée par un Africain sur le continent) et qui collectionnait l'art premier, que Sindika Dokolo préfère appeler « classique ». Il a grandi entre la Belgique et la France avant de rejoindre son père en 1995 pour travailler à ses côtés. Fuyant les premières années du régime Kabila, il débarque en 1999 à Luanda où il monte rapidement plusieurs sociétés. Il est aujourd'hui actif dans différents secteurs (ciment, mines, pétrole, télécoms), et marié depuis 2003 à Isabel dos Santos, femme d'affaires et fille aînée du président angolais José Eduardo dos Santos.

Il a eu la révélation de l'art contemporain devant Pharynx de Basquiat, vu chez un collectionneur privé. En 2003, il rachète une partie de la collection de l'Allemand Hans Bogatzke, qu'il a enrichi depuis de façon exponentielle. On parle de 3 000 à 5 000 œuvres. C'est aujourd'hui la première collection africaine privée d'art contemporain. Il a créé sa Fondation en 2005, à l'origine de la première Triennale de Luanda en 2006, financée sans soutien public. A l’origine aussi du premier Pavillon africain à la Biennale de Venise en 2007, « Check-list Luanda Pop », faisant cohabiter une vingtaine d’artistes dont Santu Mofokeng, Basquiat, Mounir Fatmi, Yinka Shonibare, Miquel Barcelo, Bili Bidjocka ou encore Andy Warhol. 80 œuvres de la collection sont exposées en ce moment à Porto sous le titre « You Love Me, You Love Me Not ».

Entretien de Sindika Dokolo :

Article : lemonde.fr